Le sol est la ressource la plus importante de l'agriculture - sa gestion revêt donc une grande importance. Le projet "Planification du développement de la ressource sol" dans le canton de Glaris poursuit une approche globale. L'accent est mis sur la garantie durable de la fertilité du sol ainsi que sur la gestion des différentes exigences en matière d'utilisation.

Le sol est la ressource la plus précieuse de l'agriculture - par conséquent l'emploi que nous en faisons est de plus haute importance. Par le projet "Planification de l'évolution de la ressource sol" dans le canton de Glaris on vise une approche holistique. Le but central est la sécurité durable de la fertilité du sol ainsi que la manière de gérer les diverses revendications d'utilisation.

Il suolo costituisce la risorsa più importante dell'agricoltura e la sua gestione riveste grande rilevanza. Nel canton Glarona si è lanciato il progetto "pianificazione della risorsa Suolo" che propone un approccio unitario, incentrato sulla garanzia sostenibile della fertilità del suolo nonché sulla gestione delle varie rivendicazioni di utilizzo. 

Déclencheurs et objectifs

Un sol fertile est la base de la production alimentaire et revêt donc une importance sociale primordiale. Le sol est une ressource naturelle et limitée qui s'est constituée au fil des millénaires. Pourtant, il est de plus en plus confronté à des exigences d'utilisation qui se superposent. Le projet "Planification du développement de la ressource sol" dans le canton de Glaris a été déclenché par la révision du plan d'affectation de la commune de Glaris Nord. Les nombreuses revendications à incidence spatiale, parfois diamétralement opposées, ont suscité des résistances et bloqué la révision.

L'objectif général du projet est la compréhension commune par les personnes directement concernées de la gestion de la ressource sol. Pour ce faire, tous les domaines thématiques pertinents ont été systématiquement analysés, les besoins d'action ont été déduits et des mesures appropriées ont été définies. Une grande attention a été accordée à une approche globale et multithématique. L'implication des parties prenantes telles que le canton, la commune, les propriétaires fonciers, les syndicats d'améliorations foncières a joué un rôle important. Il en a résulté des données et des bases de décision fiables qui ont permis d'identifier des thèmes prioritaires largement concertés. Un projet pilote d'amélioration des sols montre comment des terres excavées appropriées de chantiers peuvent être remises en culture et comment le processus d'autorisation de construire, y compris les éventuelles oppositions, peut être coordonné efficacement de manière exemplaire.

Analyse de la situation

La présence marquée d'eau souterraine et d'eau stagnante limite l'exploitation agricole et entraîne un risque élevé d'engorgement et de compactage. Environ 90% du périmètre est drainé. Sans drainage, l'exploitation serait fortement limitée. Le système de drainage fonctionne, mais des données compréhensibles font défaut. Les coopératives sont responsables de l'entretien du drainage, mais le financement des futures mesures d'entretien et de rénovation n'est pas réglé. En outre, les nouvelles dispositions fédérales imposent des exigences plus élevées aux requérants. Parallèlement, différents projets nécessitant des surfaces sont en cours de planification. Pour les exploitations agricoles, il en résulte des pertes de surfaces, des restrictions d'exploitation et donc une sécurité de planification limitée.

Enseignements tirés du processus de traitement

Les éléments de planification que sont le corridor faunistique et la délimitation de l'espace réservé aux eaux, initialement remis en question de manière critique par les milieux agricoles, ont été relativisés au cours de l'élaboration du projet. L'analyse intégrale du système a mis en évidence d'autres aspects tout aussi pertinents et nécessitant des mesures importantes : gestion des pertes de surfaces, sécurité de la planification, maintien des infrastructures et conception des mesures écologiques (cf. fig. 2). L'un des plus grands obstacles du processus a été le manque de compréhension mutuelle et, par conséquent, un "vide de confiance". Les causes en sont souvent le manque de données et de faits, une approche sectorielle, une implication insuffisante et un manque de communication. La confiance est une condition essentielle au bon fonctionnement de la gestion du territoire.

Mesures

Dans le cadre d'un processus participatif, six paquets de mesures comprenant différents projets de mise en œuvre ont été élaborés, les intentions poursuivies ont été décrites et la feuille de route et les responsabilités ont été définies :

1. vérifier l'organisation des coopératives

2. préserver la fertilité du sol

3. compenser les pertes de surface et améliorer le regroupement des terres

4. assurer le drainage

5. concevoir des mesures écologiques compatibles avec l'agriculture et bénéfiques pour celle-ci

6. améliorer le cadre de travail

Mise en œuvre

Les progrès mesurables du projet et les succès individuels sont des éléments de motivation importants pour les participants. Pour ce faire, chaque paquet de mesures a été détaillé en un à cinq projets de mise en œuvre maximum. Les projets de mise en œuvre suivants ont été traités jusqu'à la mi-2023 :

• Cartographie et évaluation des sols sur l'ensemble du territoire comme base pour tous les autres thèmes liés aux sols

• Numérisation du système de drainage

• Fiche d'information sur les conditions d'utilisation

• Définition des surfaces adaptées aux améliorations foncières

• Clarification du processus de planification, d'autorisation et de réalisation des améliorations foncières

• Mise en œuvre du projet pilote d'amélioration des sols

• Réorientation organisationnelle des coopératives pour répondre aux futures exigences des projets fédéraux

• Avant-projet de mise en valeur des terres affermées

Le fait de renoncer à certains projets de mise en œuvre, le plus souvent pour des raisons financières, compromet le résultat global souhaité. Il a donc fallu convaincre que les paquets de mesures et les projets de mise en œuvre ne mèneraient au but que dans leur ensemble. Ce type de traitement de projet exige de la discipline et de la persévérance de la part des responsables de projet ainsi que des mandants convaincus et clairvoyants.

Conclusions

Le défi de la préservation durable du sol en tant que ressource et base de vie gagne en importance dans toute la Suisse. Jusqu'à présent, le sol n'est souvent perçu que comme une surface et pris en compte en conséquence dans les différentes planifications (approche 2D). La Stratégie Sol Suisse a pour objectif de garantir durablement les fonctions du sol, afin que les générations futures puissent également utiliser la ressource sol pour leurs besoins (consommation nette zéro de sol). Cela suppose que le sol soit de plus en plus pris en compte dans sa globalité et dans ses caractéristiques tridimensionnelles. L'instrument des surfaces d'assolement reproduit déjà cet aspect, du moins en partie. Les points d'indice des sols sont une approche plus récente, qui se concentre sur une vision d'ensemble. L'introduction de l'OTD (RS 814.600) a créé la base pour la gestion des sols décapés et des matériaux d'excavation. Le projet pilote d'amélioration des sols mentionné ci-dessus montre comment une valorisation judicieuse peut être mise en œuvre, comment la perte de sol peut être au moins partiellement compensée et comment des surfaces d'assolement peuvent ainsi être créées.

Pour que la gestion du territoire fonctionne, il faut une approche de planification intégrale. Les différents intérêts et initiatives doivent être systématiquement pris en compte et coordonnés à un niveau supérieur. Une implication étroite, une communication transparente et des données fiables sont des conditions préalables importantes. Cette manière de traiter les projets demande certes beaucoup de temps et de ressources. Elle permet toutefois d'obtenir un résultat viable avec une réelle valeur ajoutée pour tous les participants.

La gestion du territoire est une tâche commune à la Confédération, aux cantons, aux régions et aux personnes directement concernées. Les projets de gestion du territoire adaptés à la pratique ont de meilleures chances de succès avec l'approche "bottom-up". Elles garantissent que les projets répondent à un véritable besoin des personnes concernées et qu'ils sont également soutenus et mis en œuvre par ces dernières.

Klaus Büchel, Stefan Zeller
Agroterraconsult AG
Wegacker 5
LI-9493 Mauren
klaus.buechel@kba.li
stefan.zeller@agroterra.li